vendredi 27 avril 2012

Norfolk VA à Cape May NJ

Après avoir passé trois nuits attachés au quai gratuit situé juste avant les écluses, tout près de Norfolk, il est grand temps de bouger. Le temps n'est pas tout à fait au beau, mais on a des fourmis dans les jambes, moi et les quatre autres bateaux du Québec qui forment maintenant un petit convoi vers la maison.
Lundi 23 avril, la traversée des écluses et de quelques ponts nous permettra de nous rendre Hospital Point à Norfolk. Le plan initial devait nous amener à Hampton River, mais des vents forts et de la pluie ont eu raison de nos plans.
 Nous ancrons en face de ce bateau-musée de la marine américaine.
 Mardi 24 avril, juste le temps de faire un  petit bout, toujours dans une météo peu favorable aux longs passages et nous ancrons à Hampton River.
 Le départ est sonné à 3h le matin du mercredi 25 avril. La fenêtre météo est bonne pour une longue traversée vers Cape May. Durée prévue environ 30 heures. Au lever du jour, nous franchissons le pont-tunnel de la Chesapeake. Il y a beaucoup de trafic. Huit immenses cargos attendent leur tour pour faire leur entrée dans la Chesapeake. La prochain cargos a faire son entrée lance un appel VHF aux deux petits voiliers. Il s'informe de nos intentions, il doit se mettre en marche sous peu. Je lui propose de traverser immédiatement le chenal, juste après le pont pour ainsi lui laisser le chemin libre. Il accepte.
Le temps est beau, mais le vent est peu présent mais le froid lui est bien au rendez-vous. Nous progressons à moteur.
 Ce long passage se fera sans l'ombre d'une embuche. À un  moment donné, le vent viendra nous permettre de hisser les voiles pendant quelques heures.
 À 6h30 le jeudi 26 avril, nous jetons l'ancre à Cape-May, juste en face de l'académie de la Garde-côtière américaine sous le cri de ralliement des recrues au pas et du clairon matinal.
 Le vendredi 27 avril se fera sous le signe du repos. Mais la nuit de vendredi à samedi sera tout autrement pour certains navigateurs. Vers 5 heures du matin le vent se lève. Il soufflera à plus de 25 noeuds (50km/h) certains bateaux ont chassé. ( L'ancre à glissé sur le fond marin) Au lever du jour celui-ci est immobilisé dans le banc de vase. Un remorqueur vient à sa rescousse. Impossible de le sortir de sa fâcheuse situation. Il faudra attendre plus d'une heure pour que la marée remonte et lui permette de se dégager.
Vers 8h Expresseau et Aquaphile se dirigent vers la marina. Mais la nuit venteuse à laissé des traces. Les ancres qui n'ont pas chassé ont pénétré profondément dans la vase. Celui d'expresseau sera relevé au prix de longs efforts. Un autre bateau y renonce. Il laissera une bouée au bout de son cablot d'ancre et se dirigera aussi vers la marina en espérant que demain sera moins venteux pour la récupérer. Une journée de tourisme, courses, lavages et autres taches diverses sera au programme pour les navigateurs en attente d'une météo pour la traversée vers New York, probablement en début de semaine.

samedi 21 avril 2012

Oriental à Norfolk VA

Départ tôt le matin du mercredi 18 avril d'Oriental. Comme à chaque matin, plein d'essence, vérifier le niveau d'huile et c'est le départ. À peine sorti de la marina, j'ouvre le compartiment du moteur... Horreur il y a de l'huile partout... J'ai mal replacé la tige pour vérifier l'huile... Vous imaginez le résultat... J'arrête tout. Je dépose des linges absorbant sous le moteur. Rajoute un peu d'huile et reprend mon chemin... Le ménage se fera presque tout seul. Ce sera une longue journée à moteur, par temps calme qui m'amène encore un peu plus vers la maison. En fin d'après-midi j'ai une décision à prendre. Arrêter maintenant soit 16h, ou continuer et traverser le long canal Pongo Alligator et arriver vers 20h au prochain lieu d'ancrage. Nous nous retrouverons 8 bateaux ancrés au sud d'Alligator River pour une soirée calme.
Ce sera un peu moins calme le matin du jeudi 19 avril. Le vent souffle du nord sur Alligator River. Remontée un peu pénible de la rivière ou Expresseau est sans cesse ralenti par les vagues. Mais cela aurait pu être pire... Vers 11h, le bateau qui me précède me lance un appel. Un morceau d'arbre de 15pouces de diamètre et 5 pieds de long flotte dans le canal au nord du marqueur vert 131. Merci pour l'info... Frapper cette pièce de bois aurait définitivement ralenti la progression du jour.
Avec ce vent de nord, il aurait été trop difficile de tenter de traverser Albermarle Sound face au vent et la vague. Ce plan d'eau que j'ai franchi le 8 novembre forme facilement une vague haute et courte qui brasse ceux qui tentent de l'affronter dans des conditions moins qu'idéales. Je me dirige donc en en début d'après-midi vers la marina située juste après le pont. Pas d'ancrage possible par ici avec ce vent de nord.
Jeudi 19 avril. Le vent est léger au matin et la traversée d'Albermarle Sound se fait sur une mer d'huile.
 Mais les matins sont plutôt frisquets dans ce coin-ci.
Après le sound, deux options. Le Dismall Swamp que j'ai traversé à l'automne ou le Virginia Cut. J'opte pour la seconde, histoire de voir de nouveau paysages. 
Et soudain... le moteur qui a des ratés. Décidément ce n'est pas ma semaine. Il semble très mal prendre son diésel. Premier suspect : un réservoir presque vide. Tout de suite j'utilise un bidon pour refaire le plein que j'ai négligé ce matin. Rien n'y fait, le problème persiste. Je jette l'ancre en bordure de l'intracoastal. La dernière fois que j'ai changé les filtres à essence c'était aux Bahamas. Le diésel des Bahamas n'a pas très bonne réputation... peut-être les filtres sont-ils saturés de détritus... Vite changeons-les. C'est lors de cette opération que je trouve le véritable coupable. Une conduite diésel près du filtre primaire est desserrée, surement à cause des vibrations du moteur. Elle laisse surement entrer un peu d'air dans les conduites.
Après 35 minutes d'arrêt c'est un nouveau le départ avec un moteur qui ronronne comme un chaton.
Malgré ce contretemps, la journée progresse bien. Je regarde les options du jour et décide de continuer jusqu'à l'écluse. La plupart des ponts ouvrent à demande, mais en approchant de Norfolk, certains n'ouvrent seulement qu'aux heures ou à la demi. En approchant celui de Turnpike le temps ne joue pas en ma faveur et mon arrivée se fera vraisemblablement vers 18h35... Juste un peu trop tard. J'appelle l'opérateur et demande la prochains ouverture de 19h. Celui-ci me répond très gentiment. '' C'est toi le petit rouge que je vois arriver du sud, amène-toi, je vais t'ouvrir.'' Merci !!!
Juste avant l'écluse, il y a un muret ou quelques bateaux peuvent s'attacher gratuitement pour 24 heures. J'y passerai la nuit en compagnie de deux bateaux québecois. La température des prochains jours prévoit froid, pluie et vents forts du nord. Croisons-nous les doigts et tentons de prolonger notre séjour ici jusqu'à ce qu'une bonne fenêtre météo permette un passage en pleine mer vers Cape May en début de semaine prochaine.


mardi 17 avril 2012

De Southport à Oriental NC

Lundi 16 avril, au départ de Southport, une autre zone militaire où il vaut mieux ne pas traîner. Derrière ces quais se trouvent la poudrière de la côte est des États-Unis. Cette réserve de munition de l'armée américaine est sous haute surveillance..  Je passe mon chemin sans demander mon reste.
 L'après-midi offrira du superbe vent qui permettra de donner un peu de répit au moteur et aux oreilles.
 Le seul ancrage pour la soirée est Camp Lejeune, un plan d'eau dans une base américaine ouverte aux navigateurs. Nous étions plus d'une vingtaine à l'automne à y passer la nuit dans notre pèlerinage vers le sud. Ce soir nous y seront seulement deux. Accompagnés comme il se doit par les oiseaux de l'oncle Sam.
 Mardi 17 avril, je termine la traversée de cette zone militaire au son des explosions aux loin.
 Mais la nature a le donc de me ramener les deux pieds sur terre... ou sur mer... Je surprend deux dauphins dans des eaux peu profondes à chasser le poisson... Tout un spectacle.
 En ce mardi, l'intracoastal est quasi déserte. Selon des gens du coin, la vrai migration vers le nord devrait débuter dans deux semaines. Il y a bien à l'occasion un voilier ou deux qui remontent vers le nord, mais pas plus.
 Et il y a ces barges, chargées de toutes sortes de choses, tirés ou poussés par ces gros remorqueurs que l'on rencontre dans ce sentier peu large. Une navigation sur la défensive est alors requise.
 Je terminerai cette journée à Oriental. Quai et Internet gratuits pour les premiers arrivés au quai municipal.

dimanche 15 avril 2012

De Charleston Sc à Southport NC

Vendredi 13 avril, départ de la jolie ville de Charleston. Les vents légers du nord prévus pour la journée nous amène à poursuivre dans l'intracoastal le périple vers le nord.
L'ouverture des ponts ne représente habituellement aucun problème. Certains opérateurs font de sorte que le pont soit complètement ouvert à notre arrivée à leur niveau. Nul est besoin de ralentir. Mais celui-ci fera exception. Les demandes d"ouvertures faites à celui-ci via la radio VHF ne trouvent écho que dans un message incompréhensible. L'attente durera une bonne quinzaines de minutes pour enfin voir le pont ouvrir et nous permettre de suivre notre chemin.
Faire l'intracoastal en sens inverse permet de porter un deuxième regard sur ce long sentier, parfois urbain, mais souvent en pleine nature.
 Les pygargues à tête blanche ont construit leurs nids aux meilleurs endroits disponibles dans la Waccamaw River.
La soirée du samedi 14 avril, c'est ancré en pleine foret, bercé par les chants des oiseaux que le repos du jour viendra. Le réveil du lendemain sera tout aussi enchanteur.
 Dimanche 15 avril, au passage de ce pont en acier, un phénomène assez inusité se produit. Alors que le bateau est sous pilote automatique, fonctionnant à l'aide d'un compas magnétique interne, celui-ci vraisemblablement déjoué par l'immense masse de métal du pont décide de braquer tribord et dirige Expresseau droit vers le muret de protection. J'empoigne le pilote automatique et le met hors d'usage pour reprendre manuellement le contrôle d'Expresseau, éviter la collision et le rediriger dans le droit chemin. 
La section la plus étroite de l'intracoastal s'appelle Rockpile. Je la franchis en fin d'avant-midi. Ici peu d'erreur possible. D'immenses cailloux cernent le chenal. Une navigation qui laisse peu de marge de manoeuvre.
La température est belle. J'en profite pour faire de longues journées de navigation et ainsi progresser assez rapidement vers le nord. Lorsque cela est possible, j'ancre dans des petits coins bien abrités. Plaisir et économies sont au rendez-vous. Une fois ou deux par semaine, j'irai à terre pour faire les provisions, lavage etc...   Je sais qu'une fois l'intracoastal terminé, à Norfolk Virginie, les caprices de dame nature viendront surement me clouer ça et là en attente d'une belle météo pour poursuivre mon chemin le long de la côte atlantique des États-Unis.
Mais entretemps, je savoure pleinement le spectacle.

jeudi 12 avril 2012

De Fernandina Beach, FL à Charleston, SC

Dimanche 8 avril, départ au petit matin d'un groupe de bateau de Fernandina Beach. Peu de vent prévu pour la journée. C'est donc l'occasion d'aller en pleine mer faire un bon bout en ligne droite vers le nord ce qui est plus efficace que de suivre l'intracoastal qui zigzag parfois un peu trop à l'intérieur des terres.
En chemin, nombreux pêcheurs de crevettes sont à l'oeuvre. Je les évite de loin. J'ai encore en souvenir l'épisode du mois de novembre ou un de ceux-ci à manoeuvré de façon plutôt hostile, voir même dangereuse, dans l'intracoastal.

Lundi 9 avril, je poursuit à l'intérieur. La remontée vers le nord se fait beaucoup plus rapidement que lors de la descente à l'automne. Les journées sont plus longues, le temps de navigation aussi et je joue peu les touristes. Peu après l'heure du souper, un ancrage possible dans une rivière. J'y pénètre lentement et retrouve d'autre navigateurs bien blottis au fond de ce bassin bien abrité.
Mardi 10 avril, au matin, croiser la rivière Savannah, reconnue pour son courant intense de même que son trafic maritime. Au loin se profilent d'immenses bateaux, mais ils auront le temps de passer bien avant moi et me laisser la rivière libre de tout obstacle.
 La journée se poursuit au fil des rencontres, des ponts à ouvrir et de la beauté des paysages qui, même si je les ai déjà parcourus lors de la descente de l'automne, continuent de me plaire et me bercer.
Après l'ouverture d'un pont, un navigateur du Québec ayant reconnu mon accent francophone m'interpelle sur la radio VHF.  Nous sommes à peu de distance, on se promet de faire un bout de chemin ensemble. En fin de journée, j'opte pour Parrot River mais un banc de sable bloque son entrée. Mon nouveau compagnon de voyage m'invite à le rejoindre à Bull River.

Mercredi 11 avril, une autre journée à moteur. Le léger vent de nord des derniers jours ne permettent que peu de voile. Mais les réserves de carburant fondent. Ce serait miser juste que de tenter d'atteindre la destination du jour sans arrêter pour faire le plein. Je dois donc faire un petit détour. B&B seafood est le seul poste d'essence en vue. J'essaie de m'y aventurer... peine perdue... pas assez d'eau. Je saute donc dans le zodiac avec mes trois bidons et m'y précipite. B&B seafood est un tout petit poste de pêche. Je passe devant sans le voir. Je demande à deux pêcheurs travaillant sur un crevettier en lambeaux où il se trouve.... Ah.. juste derrière moi... mais il est fermé... merde !  En repassant devant, je vois un homme en train de faire le plein d'un camion.. je débarque... oui c'est fermé, mais il accepte quand même de me vendre du diésel !  Ouf...
Je reprend la route juste à temps pour me faufiler devant cette immense barge poussée par un remorqueur. Mais il est légèrement plus rapide que moi. Je le laisse me dépasser et poursuit ma journée dans son sillage.
Vers 18h30, nous nous ancrons en face de Charleston. La nuit seras venteuse.
Minuit... une rafale de vents... le bateau danse... un peu trop... je me lève et vérifie ma position à vue et sur le GPS... Merde... l'ancre chasse... ( glisse sur le fond marin ) c'est la première fois que cela arrive. Je me dirige lentement mais surement vers un autre voilier. Je m'habille en catastrophe. Je sort. L'anémomètre indique 25 noeuds de vents ( 50km/h). La rafale qui à fait chasser l'ancre devait au moins faire 35 noeuds ( 70km/h ). Le fort courant en face de Charleston n'a surement pas aidé lui non plus... Vite, partir le moteur, lever l'ancre et avancer pour la reposer un peu plus loin. Une demi-heure de veille me rassurera sur le sort du nouvel ancrage et je retrouverai le sommeil.
Jeudi 12 avril, journée de pause. La marina du coin ne permet pas aux navigateurs ancrés d'utiliser leurs douches. Je prendrai donc un quai pour cette journée afin de relaxer paisiblement à quai entouré de formules un de la mer.

vendredi 6 avril 2012

De Fort Pierce à Fernandina Beach

Le 2 avril, j'entreprends dans l'intracoastal le chemin du retour à la maison. Le paysage est familier. C'est via ce canal maritime intérieur bien protégé que j'ai navigué vers le sud de novembre au début janvier. Pour le retour, les passages en Atlantique seront plus fréquents lorsque la météo le permettra. Le pélerinage vers le nord se fera un peu plus rapidement que celui vers le sud étant donné l'absence d'escales touristiques.
Les nuits se passent à l'ancrage. Ça et là, des navigateurs de retour des Bahamas font leur apparition. En contournant St-Augustine, mon voisin de quai pendant une semaine à Freeport, originaire des Iles Vierges Américaines, fait son apparition. Certains retournant à la maison, d'autres transportant leur bateau vers un port où ils seront remisés pendant quelques mois en attendant un autre périple vers les iles aux eaux chaudes et magnifiques.
Le temps est beau, mais les matins sont parfois frisquets. Je suis encore en sandales, mais un chandail à manches longues est parfois nécessaire pour supporter la fraicheur matinale et ce brouillard que le soleil s'empressera de dissiper.

Revenir aux États-Unis, c'est avoir constamment continuellement à sa disposition via la radio VHF des prévisions météo complètes. Beaucoup plus rassurant pour les plans de navigation. Il y a aussi la présence d'aide à la navigation, bouées, feux, marqueurs qui rendent la navigation plus facile.
Naviguer en sol américain c'est aussi retrouver l'omniprésence de l'infrastructure militaire. Le son assourdissant des avions de combat en est le premier signe tangible.

Dans l'intracoastal, les forts courants marins, près des embouchures menant à l'Atlantique jouent avec la progression du bateau. Parfois en l'aidant ou parfois en lui opposant sa force et le ralentissant considérablement pendant plusieurs heures.

Juste avant d'arriver au croisement de la rivière St-John, ce ralentissement donne le temps aux paquebots et cargos de passer leur chemin ce qui me permet de traverser un plan d'eau libre de tout obstacle.

Après 5 jours de progression vers le nord, une pause à Fernandina Beach me permettra de prendre une bonne douche, faire du lavage et surtout laisser passer une météo assez venteuse de nord.

Ce soir, vendredi 6 avril, on annonce des vents de 30 noeuds. (60km/h) Déjà Expresseau danse fortement dans le bassin de mouillage et le fort courant de l'intracoastal soulève une belle vague. J'ai l'impression que le sommeil sera léger.

dimanche 1 avril 2012

De West End à Fort Pierce

La météo du samedi 31 mars s'annonce Idéale pour traverser le Gulf Stream.
4h30, réveil. 5h00, je largue les amarres. Au sortir du quai, le vent est au rendez-vous. Je hisse les voiles direction Fort Pierce.

7h00, j'entre dans le Gulf Stream, ce courant marin qui monte vers le nord à une vitesse de 3 noeuds. Immédiatement Expresseau prend son élan. La vitesse  grimpe au delà des 6 noeuds et taquine parfois le 8 noeuds.

Le vent de travers et une légère houle fera de cette traversée un grand moment de voile.
16h00 les premières formes des immeubles autour de Fort Pierce se profilent à l'horizon.
Un groupe de dauphins viennent me souhaiter la bienvenue. Ils sont une demi-douzaine à danser autour d'Expresseau et prennent un joli plaisir a se faufiler devant l'étrave du bateau.
17h30 je suis à 30mins de l'entrée du goulet. Je commence à avoir faim. Si tout va bien je serai ancré vers 18h30 et pourrai savourer cette superbe traversée.
Mais le vent tourne. Je met le moteur pour parcourir les deux derniers miles.
Le vent s'intensifie pour atteindre les 25 noeuds et la vague se forme de plus en plus elle aussi. Le bateau est constamment ralenti dans les creux de vagues qui arrivent de face et peine à maintenir une vitesse moyenne de 2.5 noeuds.
Cela prendra une heure et quart pour atteindre l'entrée du goulet où une autre surprise m'attend.
La marée est descendante à son plus fort. Un courant de 3 noeuds s'oppose à Expresseau dans le chenal j'avance donc encore à pas de tortue.

20h00 je jette finalement l'ancre. L'aventure des Bahamas est terminé. Il me reste encore la longue remontée vers la maison. Le bateau voisin est un bateau de Montréal. J'avais rencontré ce couple à Titusville au début décembre. Je sais via le blog de plusieurs navigateurs que certains ont déjà entamé la remontée vers le nord et que d'autres s'apprêtent à le faire. Au plaisir de se revoir dans l'intracoastal.

Dernière étape du jour, je contacte le service des douanes américains pour signaler mon entrée au pays de l'oncle Sam. Je devrai me présenter à leur bureau à l'aéroport de Fort Pierce dans les prochaines 24 heures.

Dimanche 1er avril. Lever frisquet à Fort Pierce. Décidément les Bahamas sont loin. Je prends une marina à Fort Pierce pour la journée et la nuit prochaine. Au programme : Douche, Journée ménage dans le bateau, lavage et douanes. Belle rencontre aux douanes, un couple du nord des États-Unis rencontré dans la Chesapeake. Décidément la remontée vers la maison promet.