mercredi 30 novembre 2011

Fernandina Beach FL

Fernandina Beach rate un peu sa chance dans l'art de faire une première bonne impression..  Ancré dans la baie, ce sont deux usines de pâtes et papiers ainsi qu'un port où deux navires déchargent leur cargaison qui s'offrent à ma vue...... coincé dans tout cela la marina.
Pour 5$ par jour, accès au quai, douches, salles de lavages, internet. Mais sitôt le débarquement a terre, son charme typiquement floridien opère, la Floride style flamand rose.
 Le quartier historique tout près de la marina est fort joliment peuplé de boutiques, restaurants et cafés.

 Le front froid qui s'attarde gâche un peu la fête... mais cela sera de courte durée... Déjà les vents forts des derniers jours ont diminué.
 Ici aussi les décorations de Noël sont à l'honneur. Drôle de voir cela à côté des palmiers.

 Ici aussi, on respecte les arbres centenaires !


lundi 28 novembre 2011

Savanah GA a Fernandina beach FL

Vendredi 25 novembre, je prends le temps de relaxer. Guillaume et Janie ne sont pas trop loin. J'ai l'impression qu'il seront devant Redbird Creek entre 9h et 10h.
9h00 je vois des voiles au loin... À la radio VHC un premier contact...C'est bien eux. Ils avancent à la voile dans l'ICW.. À 9h30 je lève l'ancre et les rejoins... le vent semble tenir.. on débute cette journée à la voile. Malgré les petits temps ou le vent semble s'essouffler un peu, ces retrouvailles seront soulignés par une journée complète à la voile.
La journée se terminera tôt ... Vers 14h30 ... Les deux voiliers à l'épaule dans la Wahoo River....un beau nom pour souligner cette rencontre. Bel endroit pour un souper.
Samedi donnera lieu à un déjeuner faste. Oeufs Bacon café etc... Le départ à 10h15 se fera tout doucement.  En début d'après-midi nous entrons dans un secteur peu entretenu de l'ICW et de plus, nous sommes à marée basse. La navigation se fait exclusivement à l'aide du profondimetre qui nous indique parfois des marges de manoeuvre de plus en plus réduites. Les deux voiliers tirent 4pieds et demi.... Une grande partie de la navigation dans ce secteur se fera dans des eaux ayant aux alentours des 7 à 8 pieds. Quand on dévie du centre chenal, la profondeur descends rapidement à moins de 6 pieds.... On apprends à interpréter les berges. Une berge abrupte offre plus de profondeur de son côté qu'une berge qui descends doucement. 
Après une heure de ce manège, la tension monte d'un  cran avec l'apparition d'un crevettier aux allures plutôt délabrés. Nous le remarquons, les long bras abaissés, il semble tourner en rond.  Je pense qu'il pêche, quelques cables pendent de ses longs bras... Il dévie de sa trajectoire et je passe devant lui. Il viens se placer entre Expresseau IV et Terrien II.  Il me suit de près, trop près. C'est agaçant. Et voila qu'il cherche à me dépasser dans ce canal étroit.  Je trouve la manoeuvre plutôt hostile. Je constate qu'il ne pêche pas, ses filets sont relevés, mais ses bras sont toujours abaissés ce qui rends les manoeuvres délicates. Tout ceci se passe pendant que j'ai la barre à la main, un oeil sur le profondimetre et l'autre oeil sur l'action autour de moi. Il hésite parfois dans ses manoeuvres, à cause des hauts fonds et fini par me dépasser et prendre un peu de vitesse. Cette scène sera interminable et je doute continuellement de ses intentions.
Lorsque le plan d'eau deviendra plus large et plus profond. Il prendra de la distance. Nous poursuivons notre route, jusqu'à un point ou nous quittons l'ICW vers Frederica River, devant un lieu historique que nous prévoyons visiter le lendemain matin... Nous ancrons les bateaux à l'épaule par temps calme, c'est à mon tour d'inviter les gens du Terrien II pour un souper.
Dimanche 27 nov, nous débarquons sur le lieux historique de Fort Frederica.
Les ruines de cet établissement des années 1700 sont superbes, mais marcher dans ce lieux sauvage nous font découvrir un superbe paysage d'arbres gigantesques, de lianes et nous y trouvons notre premier oranger.

Nous sommes comme des enfants, vite s'emparer des oranges de cet arbre... Nous approchons de la Floride... Mais lorsque nous observons Janie croquer la première dans un quartier d'orange, son visage en dit long sur ce fruit, qui semble avoir le gout du citron plutôt que celui de l'orange.
Lundi 28 nov... départ vers 8h00 pour un parcours vers Fernandina beach, Florida, qui devrais prendre normalement 3 heures, mais si on tiens compte du vents de face de 15 à 20 noeuds et un peu de courant de face, ce sera certainement un  peu plus long. Déjà le vent balaie les marais où nous sommes ancrés. Quand le plan d'eau devient plus large, le vent et le courant contraire augmente ce qui ralentit la progression. Terrien II prend un peu d'avance, son moteur étant plus puissant que celui d'Expresseau IV. Au passage devant la station des sous marins nucléaires américains, le vent augmente. Pas le temps de faire la pause ici... Un patrouilleur effectue la garde devant ces installations ou les affiches sont claires.. KEEP OUT.

À peine sorti de ce secteur le vent augments et rafale parfois à 25 noeuds... La vague se forme et le courant autour des bouées ne me laisse aucun illusion sur ma situation. Le moteur travaille comme un vaillant petit soldat mais ses efforts sont insuffisants. Bientôt Expresseau ne semble plus pouvoir lutter contre les éléments... La vitesse se réduit de plus en plus et viendra finalement à moins de 1 noeud. La manoeuvre est difficile, le vent fait dévier le bateau de sa trajectoire. Le vent du jour étais prévu, Expresseau à déjà navigué dans plus fort, mais jamais je n'aurai pensé que cela deviendrait aussi difficile. Après 20 minutes de quasi surplace, je renonce. À la radio VHF j'annonce au Terrien II que j'irai m'ancrer à l'abri du vent. En après-midi à la renverse de la marée, je devrais pouvoir profiter d'un courant favorable et me faufiler. Je fais donc demi-tour, mais quelle ne fut pas ma surprise de constater que même avec le vent et courant aidant, la progression d'Expresseau reste lente. 4 noeuds tout au plus. J'avais remarqué des algues le long du plan d'eau, des bancs d'une épaisseur d'un bon pied. Soudain je pense avoir trouvé la source des mes ennuis... Une accumulation d'algues peut-être sur la quille ou le safran. Je met donc le bateau en marche arrière à plein régime. Il recule à peine. Le vent et le courant dans le dos s'y opposant. La vague cherche à monter sur le tableau arrière, le zodiac est poussé sur le coté du bateau en prends lui aussi pour son argent. Je conserve ce régime un peu chaotique pendant de longues minutes et finalement refais marche avant... Je fais demi-tour et le miracle se produit... J'avance maintenant à 3 noeuds. Je contacte le Terrien II et leur annonce que je reprend ma route. Nous ancrons en face d'une marina... La douche sera délicieuse après quatre jours donc deux, fortes en émotions... et NOUS SOMMES EN FLORIDE.... !!!
Rassurez-vous, à la voile, même quand ça va mal... ça va bien !

mercredi 23 novembre 2011

À l'ombre des arbres, Savannah, Georgia


Savannah, c'est surtout une multitudes de carrés ''Squares'' au centre-ville. Des arbres pour l'ombre, car même à cette période de l'année, il fait chaud.
 Et toujours ces monuments en l'honneur d'un fondateur de ce coin de pays.
Un tressseur de rameaux professionnel !
 C'est vrai... avec cette température je n'avais pas réalisé que Noel approche.
La marina Thunderbolt, petite marina, mais GROS chantier naval. Mes voisins d'en arrière au coucher du soleil.

 J'ai rencontré le skipper de ce catamaran de 70 pieds, 5.5 millions $ en escale à Thunderbolt pour quelques petites réparations. Il promène ce voilier à travers le monde selon les caprices de son richissime propriétaire... belle job ! Prochaine destination, les Bahamas et ensuite le Canal de Panama et San Francisco.

Comment construire un trottoir en respectant les arbres centenaires... BRAVO !





mardi 22 novembre 2011

Beaufort SC à Thunderbolt, Georgia

Beaufort, comme beaucoup d'endroits le long des cours d'eaux de l'Intracoastal souffre d'ensablement. Parfois cela se reflète sur la rive aussi bien que dans les cours d'eau. Dans le sud de la Caroline du Sud et en Georgie, les cours d'eaux ne sont pas dragués régulièrement, il faudra juste faire un peu plus attention au profondimètre.

 Il n'y a pas seulement les maisons qui sont énormes à Beaufort.
 Et la priorité est donnée aux arbres. On ne coupe pas !
 Cela donne souvent de l'ombre ou de superbes jardins sont crées par les propriétaires.
 Et je reprends la route le lundi 21 novembre. Je dois ralentir le rythme, pour ne pas arriver trop tôt à Titusville, lieu de rendez-vous du 20 décembre avec les enfants. Je suis au mile 536 et ma destination des fêtes est au 878... moins de 350 miles... cela se fait très facilement en 7 jours...et il me reste un mois. Peut-être y arriver vers le 10 et payer une marina de 1 mois... une économie. 
J'ai un noeud et demi de courant portant, je met le moteur au 2/3 du régime habituel et fais tout de même 5.5 noeuds.

 Aujourd'hui les dauphins sont partout et j'en prendrai quelques photos, mais ce sont les pélicans qui offrent le plus beau spectacle. Tout d'abord une formation de quatre vient me visiter, planant à moins de 1 pied de l'eau.. ils sont de beauté et de grâce. Par la suite un solitaire fait son vol plané magique près de l'eau à moins de 10 pieds du bateau. À un certain moment, je crains qu'il heurte expresseau... je saisit l'appareil photo qui semble prendre une éternité à se mettre en marche et faire le focus...seulement au moment ou il se remet à battre des ailes, un peu au loin, je pourrai saisir cet instant.

 Je poursuit ma lente progression vers le sud à travers les canaux, les bras de mers et les rivières de l'ICW. Je me trouve pour la nuit un ancrage dans une rivière attenant à l'intracoastal à environ une dizaine de miles de ma prochaine destination Thuderbolt, d'ou je pourrai visiter Savanah, Georgia. Demain matin, une petite balade de deux heures m'amènera à destination. Arriver en fin de matinée dans une marina permet de maximiser le temps passé dans cette marina plutôt que d'arriver en soirée, parfois à l'heure du coucher. L'heure de départ étant fixée à midi au lendemain, j'en profite au maximum. La Georgie sera mon treizième état visité depuis mon départ.
Au coucher du soleil, quel ne fut pas ma surprise de voir ce petit paquebot dans ce canal de l'Intracoastal. Le capitaine doit surement manoeuvrer de façon très précise pour se faufiler dans ce canal étroit et peu profond.

Mardi, 22 novembre. Le temps est au beau et chaud. Quelques heures de navigation et j'arrive à destination.

 Le courant me porte facilement, mais en traversant la rivière Savannah, je me retrouve face à un courant de 3.4 noeuds. Ma vitesse passe de 6 à 2.7 noeuds pendant environ une demi-heure. À ma gauche, le secteur industriel de Savannah. Je l'évite en prenant la suite de l'intracoastal dans un petit cours d'eau à l'abri de tout...comme un joli sentier en foret.
 Plus qu'un pont à franchir et je serai à Thunderbolt vers 11h le matin, pour une journée touristique.

samedi 19 novembre 2011

De Charleston à Beaufort, South Carolina

Jeudi 17 nov, départ vers 10h30. Juste à l'étale de marée haute pour favoriser un passage dans Elliot Cut qui peut donner des courants de 4 noeuds dans le nez s'il n'est pas pris au bon moment. Le vent est fort, il sera nord ouest, de face, toute la journée. Après le premier pont, je passe facilement Elliot Cut et dans Stono River je me pose sérieusement la question à savoir si je devrais continuer aujourd'hui... le vent est de face et une rafale à 28.9 noeuds me rends songeur. Je remarque une marina à bâbord, je crois y voir Teacher's pet, le bateau des deux Québécois rencontrés à Elizabeth City. Je téléphone, c'est un atelier mécanique, pas de quai pour les gens de passage... Teacher's pet a-t-il eu des pépins mécaniques ? J'apprendrai sur le blog de ces joyeux lurons qu'ils ont encore eu un pépin de navigation. Leur voyage est ponctué d'un nombre incroyable de pépins, pannes, bris etc... le nom même de leur blog fait sourire : http://petepisrepetesenvontenbateau.blogspot.com/
 Je poursuit ma route... celui-ci a sans-doute été abandonné par son maître.
 Je franchis ici la barre des 2 000 miles marins depuis mon départ de Shediac au Nouveau-Brunswick le 25 juillet.
 Nous sommes dans le sud des États-Unis. Haut lieu des plantations qui ont été construites avec le sang des esclaves.
Une première soirée à l'ancre dans Tom point creek, le meilleur ancrage du coin. Je prends bien soin de bien faire pénétrer l'ancre dans la vase. Il va venter cette nuit et je n'ai aucune envie de me réveiller en pleine nuit à la dérive. Mais demain le vent tourne Nord-Est je l'aurai donc dans le dos... Yeah !
Vendredi 18 nov. Départ à 8H... un peu tard... mais ce sera une petite journée. Je dois diminuer le rythme car je ne dois pas être trop tôt en Floride. En sortant de Tom Point Creek je remarque que je vent est du nord-est. Idéal pour ouvrir le génois. Dès que celui ci est complètement ouvert, le vent porte tellement bien qu'il me vient l'idée d'arrêter le moteur. Le petit volvo a travaillé pas mal fort au cours des dernières semaines, une journée de repos lui ferai du bien en plus d'économiser quelques gallons de diésel.
Les dauphins ont l'air d'aimer ce bateau silencieux avec ce grand drap blanc qui s'empare du vent pour se mouvoir. Au cours de cette journée sans bruit, ils reviendrons à plusieurs occasions me faire de superbes dos ronds pour me remercier... sans toutefois se laisser photographier.
 Le vent porte très bien, parfois jusqu'à 7 noeuds. Je m'imagine bien qu'au détour d'un passage, d'un détroit ou d'un canal je devrai bien remettre le moteur. Mais au fil de ma progression, le vent reste favorable. Passant du près au portant et de bâbord à tribord sans me laisser tomber. À quelques reprises il s'essouffle, la vitesse passe parfois sous les 4 noeuds, parfois même sous les 3 noeuds, mais à chaque fois que me viens à l'esprit l'idée de repartir le moteur, un second souffle me convainc de laisser une chance au vent.
 La soirée sera paisible à bord d'expresseau. La lampe à l'huile réchauffe l'atmosphère et la musique à la radio me berce doucement.




Au réveil, dans Brickyard Creek, un remorqueur pousse sa lourde barge dans le canal. Je n'ai que deux heures de navigation à faire pour me rendre à Beaufort. Voila le temps de faire un peu de ménage dans expresseau et faire quelques travaux mécaniques.
 Premièrement, me glisser dans le compartiment moteur pour resserrer le presse étoupe de l'arbre de l'hélice. Depuis quelques jours je remarque qu'un peu d'eau y entre...seulement quelques gouttes... Et il y a la question de l'alimentation en électricité des panneaux solaire. Avec l'automne, la durée des journées à considérablement diminué, l'angle du soleil a elle aussi changé, ce qui rends les panneaux moins efficaces. Le voltage est de plus en plus bas. J'ai donc reconfiguré le branchement des batteries afin de profiter de ces heures à moteur et utiliser l'alternateur pour les recharger. Deux bonne heures de travail seront nécessaires pour compléter le tout... ménage compris... et en route vers Beaufort. 
 Beaufort, ou l'on retrouve de superbes maisons, mais qui malheureusement semble avoir été beaucoup plus durement frappé par le ralentissement économique que sa voisine Charleston. 
À la marina, une grande dame de la mer fait escale.
Pour faciliter les manoeuvres d'accostage, rien de mieux que la télécommande avec soi.

Ici, la version américaine de la Sagouine... Ils sont des dizaines dans les marinas à astiquer, polir et nettoyer les bateaux des mieux nantis. 
 Et le soir venu, rien de mieux de partager sa journée sur son blog en sirotant un café au Common Grounds, le plus beau café visité jusqu'à maintenant.