samedi 19 novembre 2011

De Charleston à Beaufort, South Carolina

Jeudi 17 nov, départ vers 10h30. Juste à l'étale de marée haute pour favoriser un passage dans Elliot Cut qui peut donner des courants de 4 noeuds dans le nez s'il n'est pas pris au bon moment. Le vent est fort, il sera nord ouest, de face, toute la journée. Après le premier pont, je passe facilement Elliot Cut et dans Stono River je me pose sérieusement la question à savoir si je devrais continuer aujourd'hui... le vent est de face et une rafale à 28.9 noeuds me rends songeur. Je remarque une marina à bâbord, je crois y voir Teacher's pet, le bateau des deux Québécois rencontrés à Elizabeth City. Je téléphone, c'est un atelier mécanique, pas de quai pour les gens de passage... Teacher's pet a-t-il eu des pépins mécaniques ? J'apprendrai sur le blog de ces joyeux lurons qu'ils ont encore eu un pépin de navigation. Leur voyage est ponctué d'un nombre incroyable de pépins, pannes, bris etc... le nom même de leur blog fait sourire : http://petepisrepetesenvontenbateau.blogspot.com/
 Je poursuit ma route... celui-ci a sans-doute été abandonné par son maître.
 Je franchis ici la barre des 2 000 miles marins depuis mon départ de Shediac au Nouveau-Brunswick le 25 juillet.
 Nous sommes dans le sud des États-Unis. Haut lieu des plantations qui ont été construites avec le sang des esclaves.
Une première soirée à l'ancre dans Tom point creek, le meilleur ancrage du coin. Je prends bien soin de bien faire pénétrer l'ancre dans la vase. Il va venter cette nuit et je n'ai aucune envie de me réveiller en pleine nuit à la dérive. Mais demain le vent tourne Nord-Est je l'aurai donc dans le dos... Yeah !
Vendredi 18 nov. Départ à 8H... un peu tard... mais ce sera une petite journée. Je dois diminuer le rythme car je ne dois pas être trop tôt en Floride. En sortant de Tom Point Creek je remarque que je vent est du nord-est. Idéal pour ouvrir le génois. Dès que celui ci est complètement ouvert, le vent porte tellement bien qu'il me vient l'idée d'arrêter le moteur. Le petit volvo a travaillé pas mal fort au cours des dernières semaines, une journée de repos lui ferai du bien en plus d'économiser quelques gallons de diésel.
Les dauphins ont l'air d'aimer ce bateau silencieux avec ce grand drap blanc qui s'empare du vent pour se mouvoir. Au cours de cette journée sans bruit, ils reviendrons à plusieurs occasions me faire de superbes dos ronds pour me remercier... sans toutefois se laisser photographier.
 Le vent porte très bien, parfois jusqu'à 7 noeuds. Je m'imagine bien qu'au détour d'un passage, d'un détroit ou d'un canal je devrai bien remettre le moteur. Mais au fil de ma progression, le vent reste favorable. Passant du près au portant et de bâbord à tribord sans me laisser tomber. À quelques reprises il s'essouffle, la vitesse passe parfois sous les 4 noeuds, parfois même sous les 3 noeuds, mais à chaque fois que me viens à l'esprit l'idée de repartir le moteur, un second souffle me convainc de laisser une chance au vent.
 La soirée sera paisible à bord d'expresseau. La lampe à l'huile réchauffe l'atmosphère et la musique à la radio me berce doucement.




Au réveil, dans Brickyard Creek, un remorqueur pousse sa lourde barge dans le canal. Je n'ai que deux heures de navigation à faire pour me rendre à Beaufort. Voila le temps de faire un peu de ménage dans expresseau et faire quelques travaux mécaniques.
 Premièrement, me glisser dans le compartiment moteur pour resserrer le presse étoupe de l'arbre de l'hélice. Depuis quelques jours je remarque qu'un peu d'eau y entre...seulement quelques gouttes... Et il y a la question de l'alimentation en électricité des panneaux solaire. Avec l'automne, la durée des journées à considérablement diminué, l'angle du soleil a elle aussi changé, ce qui rends les panneaux moins efficaces. Le voltage est de plus en plus bas. J'ai donc reconfiguré le branchement des batteries afin de profiter de ces heures à moteur et utiliser l'alternateur pour les recharger. Deux bonne heures de travail seront nécessaires pour compléter le tout... ménage compris... et en route vers Beaufort. 
 Beaufort, ou l'on retrouve de superbes maisons, mais qui malheureusement semble avoir été beaucoup plus durement frappé par le ralentissement économique que sa voisine Charleston. 
À la marina, une grande dame de la mer fait escale.
Pour faciliter les manoeuvres d'accostage, rien de mieux que la télécommande avec soi.

Ici, la version américaine de la Sagouine... Ils sont des dizaines dans les marinas à astiquer, polir et nettoyer les bateaux des mieux nantis. 
 Et le soir venu, rien de mieux de partager sa journée sur son blog en sirotant un café au Common Grounds, le plus beau café visité jusqu'à maintenant.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et quoi de mieux que suivre ton blog en regardant les dernières feuilles rougir de froid sur le macadam de la ville...:-)

Bertrand